Cet événement est passé ! Il a eu lieu le 15/03/2018 à Paris.

Présentation

Le 15 mars 2018, le CyberCercle a reçu le colonel Eric FREYSSINET, Chef de la Mission numérique de la Gendarmerie Nationale pour un petit-déjeuner-débat sur la Transformation numérique de la Gendarmerie Nationale.

Depuis le 1er mai dernier, le colonel Eric FREYSSINET est le chef de la nouvelle Mission numérique de la Gendarmerie nationale, qui va à la fois piloter la transformation numérique et assurer la lutte en matière de cybersécurité.

Le numérique se traduit dans la Gendarmerie nationale par des nouveaux équipements, des hackathons ( événements dédiés au hacking), ou encore des plateformes, tel que le projet de création d’une brigade numérique. Elle doit, à l’instar des brigades de contact, rapprocher le gendarme des citoyens. Autre dossier brûlant en la matière : la cartographie criminelle, avec des programmes informatiques destinés à aider à la prise de décision sur le terrain en anticipant par exemple la délinquance.

« Nous ne sommes pas dans une logique de prévoir un flagrant délit, mais de comprendre la délinquance pour savoir comment nous organiser. »

colonel Philippe MIRABAUD, Commandant du groupement du Nord, lors d’un colloque de l’INHESJ en juin 2017, qui expérimente dans ce département une première ébauche d’un logiciel chargé d’anticiper les cambriolages

Le numérique dans la Gendarmerie nationale : une vieille histoire

Elle débute à la fin des années 1980 avec les investissements dans RUBIS, qui devient, en 1993, le premier réseau national numérique à disposition des forces de sécurité pour leurs communications internes. Lancé en 2014, NeoGend, qui doit donner plus de mobilité au gendarme, s’inscrit dans cette filiation. C’est le prolongement de choix stratégiques décidés il y a plus de trente ans.

Dans un rapport Vers une Police 3.0 : enjeux et perspectives à l’horizon 2025, des auditeurs de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) ont fait la liste de diffrents projets du ministère de l’Intérieur qui ont échoué, faute d’avoir réussi à convaincre (terminaux informatiques embarqués dans les véhicules disposant par exemple d’une « technologie complètement dépassée »).

L’atout maître de la Gendarmerie, sa matière grise

L’Institution compte près de 500 ingénieurs, docteurs ou scientifiques. Une richesse intellectuelle en partie abritée au sein de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN). L’institut a ainsi développé un outil de partage de base de données de peintures automobiles pour les enquêteurs, un logiciel de comparaison de voix (GendVox), ou encore un outil de diagnostic automobile universel (GenDiag). De son côté, le Service central du renseignement criminel a également recruté des mathématiciens et des informaticiens pour travailler sur le sujet des algorithmes pour mieux comprendre les grandes masses de données.

L’une des forces de la Gendarmerie nationale, c’est qu’elle sait développer en interne ses propres outils. Par exemple, une nouvelle version du logiciel star d’analyse criminelle, ANACRIM, a été étudiée en interne en 2012, puis abandonnée, car l’outil développé ne « correspondait pas aux attentes des analystes ». Le système d’exploitation Secdroid, qui équipera les 55.000 téléphones et 10.000 tablettes NeoGend, a été développé avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Et de nombreuses applications ont été développées en interne, comme GendLoc, conçu par le Peloton de Gendarmerie De Haute Montagne (PGHM) de Grenoble.

La Gendarmerie nationale croit dans la recherche

Le Centre de Recherche de l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale (CREOGN) effectue un travail important. La direction générale vient également d’installer un conseil scientifique réunissant des universitaires, des établissements publics, ou encore la Direction Générale de l’Armement (DGA). Son but ? Anticiper les technologies de rupture et les innovations.

« A quoi ressemblera le travail du gendarme de demain ? La voiture autonome, par exemple, n’est plus un objet de science-fiction. Quel sera l’impact sur les contrôles de sécurité routière ? Il faut que nous nous y préparions avec l’ambition que le gendarme puisse se concentrer sur son métier, en étant plus au contact avec la population, plus disponible et plus efficace. »

Eric FREYSSINET, Chef de la Mission numérique de la Gendarmerie nationale

Pour aller plus loin :

La gendarmerie nationale connecte ses 100 000 collaborateurs à travers le monde, 13 février 2018

La Gendarmerie nationale se lance, à son tour, dans la transformation numérique, 11 septembre 2017

Eric Freyssinet (Mission numérique de la Gendarmerie) : « Le mot-clé, c’est la proximité », 17 juillet 217

Site Internet de la Gendarmerie nationale

Participants