Tribune extraite de la Lettre Cybersécurité & Parlement sur le Pacte Défense Cyber (juin 2014)

Consulter la biographie de Gwendal ROUILLARD, Député du Morbihan, Secrétaire de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées

Notre vie quotidienne est transformée par les technologies nouvelles. Le monde du XXIème siècle est un « nouveau » monde. Un monde où les entreprises du numérique deviennent stratégiques. Un monde où les données « vitales » des États, des entreprises et de nos vies personnelles, peuvent être détenues ou volées par différents acteurs.

Face à ces réalités, nous sommes encore très vulnérables. Pourtant, nous percevons de mieux en mieux les menaces. Ces derniers mois, l’attaque subie par Bercy ou aujourd’hui, la faille de sécurité connue par l’entreprise Orange, rappellent une nouvelle fois que le « cyber » représente un enjeu fondamental de notre sécurité pour les prochaines années.

Le gouvernement français est en bien conscient et en a pris toute la mesure. La cyberdéfense est désormais au cœur de ses actions, permettant d’assurer au mieux la protection de notre territoire et de notre population. C’est pourquoi, elle est un des piliers du Livre blanc de la défense et qu’elle est une priorité de la loi de programmation militaire 2014-2019.

Présenté en février dernier par notre Ministre de la Défense, le Pacte Défense Cyber est la traduction de cette volonté. Ce Pacte propose une réponse proportionnée et pertinente pour permettre à notre pays de se protéger. C’est une réponse pragmatique, alliant la mobilisation de nos forces et le soutien aux initiatives innovantes de nos entreprises.

Dans un contexte budgétaire tendu, le ministère de la Défense multiplie les crédits par trois. Cette multiplication de moyens se décline de manière très opérationnelle.

Concrètement, ce pacte consiste à augmenter les effectifs de nos spécialistes, en particulier les ingénieurs de la DGA. Il s’agit aussi d’augmenter les budgets consacrés aux programmes d’études menés par la DGA, en coopération avec l’état-major des armées et l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI).

La Bretagne, région dans laquelle je suis élu, prendra toute sa part dans la mise en œuvre. En plus des compétences d’ores et déjà présentes sur son territoire, elle accueillera un pôle d’excellence, spécialisé, qui mobilisera les analyses et les expertises indispensables à la bonne coordination des actions menées. En alliant formation (initiale, continue) et recherche, ce pôle a pour objectif de développer une filière cyberdéfense stratégique. Ainsi, nous doterons notre pays d’un outil en pointe permettant des résultats plus rapides et un appui opérationnel efficace à nos armées. En lien également avec un cluster « cyber » à proximité, nous dynamiserons et développerons nos industries dans ce domaine.

Vous l’aurez compris, la Cyberdéfense est plus que jamais une priorité pour notre pays, de son administration à ses entreprises. Plus globalement, il doit s’agir d’une mobilisation citoyenne car nous détenons, toutes et tous, une part de notre souveraineté nationale.