Retour de Frédéric VALETTE, Ingénieur en chef de l’armement, chef du Pôle Sécurité des Systèmes d’Information, Direction Générale de l’Armement (DGA) sur le dispositif « régime d’appui pour l’innovation duale » (RAPID) de la DGA.
Qu’est-ce que le dispositif RAPID ?
Depuis 2009, le régime d’appui pour l’innovation duale (RAPID) permet aux PME de soumettre spontanément leurs projets technologiques innovants présentant des applications sur les marchés militaires ainsi que des retombées sur les marchés civils. Ce dispositif à fort impact compétitif, qui a été étendu aux entreprises de taille intermédiaire, est mis en œuvre par la DGA conjointement avec le ministère chargé de l’industrie. Dans le cadre du pacte Défense-PME, et afin de renforcer l’accès de ces entreprises aux futurs marchés de défense et de promouvoir leur compétitivité, les crédits consacrés au dispositif RAPID seront de 50 M€ en 2016, comme en 2015, en hausse de 25% par rapport à 2013. Ce dispositif qui permet de financer des projets proposés par des industriels sur des technologies duales est parfaitement adapté au soutien des PME qui souhaitent innover dans le domaine de la cyberdéfense.
Quelles entreprises peuvent y avoir droit ?
Seule ou en consortium avec une entreprise ou un organisme de recherche, toute PME autonome de moins de 250 salariés ou toute entreprise de taille intermédiaire (ETI) autonome de moins de 2 000 salariés peut faire acte de candidature spontanée, pour bénéficier d’une subvention « RAPID ». Le dispositif est conçu pour être extrêmement réactif afin d’accorder un financement des projets sélectionnés par la DGA dans un délai maximum de quatre mois entre le dépôt du dossier et le début des travaux.
Quel bilan pouvez-vous tirer aujourd’hui de ce dispositif ? Combien d’entreprises ont déjà bénéficié de ce dispositif et sur quels types de projets ?
Sur les deux dernière années, c’est 12 projets dans le domaine de la cyberdéfense qui ont ainsi été soutenus pour un montant global de 6 millions d’euro avec des retours extrêmement positifs de la part des PME sur l’efficacité du dispositif. Ces projets concernent autant la conception de produits de sécurité innovants comme des sondes de détection d’intrusion ou des produits de visualisation que des outils métiers permettant de tester automatiquement un logiciel ou de détecter les erreurs dans du code. Ces produits restent toutefois très orientés « informatique traditionnelle » et tirent insuffisamment parti des spécificités liées à chaque métier. La DGA au travers de ses projets de S&T a lancé des travaux d’ensemble, comme par exemple la sécurisation des plates-formes navales et va poursuivre cette démarche sur les grandes systèmes militaires mais ce type d’approche qui intéresse autant le domaine militaire que civil pourrait tout à fait faire partie des sujets proposés par des PME dans le cadre de ce dispositif.