Le naval mobilise contre les risques
Le Marin – 7 avril 2016
 
La cybersécurité est devenue une préoccupation dans le domaine maritime, aussi bien pour les militaires que pour les civils. Plusieurs dizaines de spécialistes de la lutte contre les risques cyber étaient réunis jeudi 7 avril à Paris pour les deuxièmes rencontres parlementaires cybersécurité et milieu maritime, sous la présidence des députés Philippe Vitel et Gilbert Le Bris.
Pour la vice-amiral Anne Cullerre, sous-chef opérations de la marine, le cyber est un « véritable domaine de lutte », au même titre que la lutte anti-sous-marins ou antinavires. Chaque navire qui part en opérations n’y coupe pas, déjà depuis au moins deux ans : il aura subi des assauts cyber dans le cadre de sa préparation, afin d’être prêt.
La chaire cyber de l’Ecole navale diffuse aussi la bonne parole : elle formait, la semaine dernière, les futurs officiers des affaires maritimes, la semaine dernière, en tandem avec l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Les prochaines écoles sur la liste : Cherbourg et Nantes. Même l’OMI va diffuser, en juin, un guide des bonnes pratiques cyber.
Les entreprises se sont aussi saisies du sujet. A Marseille, chacun des 1 000 agents du port a reçu une information de deux heures, et l’expertise acquise par le port commercial l’amène désormais à proposer une session de formation de deux jours aux directeurs de sécurité informatique (DSI) des autres ports français qui en ressentiraient le besoin. Paul Franquart, le praticien marseillais était, il y a quelques jours, en face de ses 60 équivalents, au ministère de l’écologie, à transmettre ses retours d’expérience.
Les organismes professionnels sont aussi dans la boucle : le cluster maritime français, Armateurs de France et le GICAN fournissent déjà des outils pour permettre à leurs membres d’être moins dépourvus, et de bien se défendre, le moment venu. Le député de Lorient et rapporteur du budget de la Marine, Gwendal Rouillard n’hésite pas à affirmer que les pack cyber sont d’ores et déjà un facteur différenciant de compétitivité de l’offre française de navires. Au même titre que le MCO.